Ghani Kolli, président du Conseil de Développement Canada Algérie (CDCA) à Ecotimes : « Notre but est de hisser le commerce algéro-canadien à un niveau supérieur »

Fraichement élu en tant que président du Conseil de Développement Canada Algérie (CDCA), Ghani Kolli, cet Algérien installé au Canada, compte contribuer au développement des relations entre le Canada et l’Algérie. Déjà versé dans le milieu des affaires et de l’entreprenariat depuis son jeune âge, le nouveau président du CDCA veut marquer de son emprunte, le mandat qui lui a été confié par les membres du CDCA. Dans cet entretien qu’il nous a accordé en exclusivité, ce dernier est revenu sur plusieurs dossiers relatifs à la coopération algéro-canadienne. Ecoutons-le.

 Entretien réalisé par notre correspondant à Montréal Salah Benreguia

Ecotimes : Vous venez d’être élu président du Conseil de Développement Canada Algérie (CDCA). De prime abord, qui est Ghani Kolli ?

Ghani Kolli :Lorsque j’étais encore au lycée et à l’université, je m’impliquais déjà dans les aventures entrepreneuriales familiales, puis à 24 ans, j’ai créé ma première entreprise de distribution commerciale d’une technologie canadienne en Algérie puis au Maroc, ce qui m’a amené à développer mes habiletés en affaires, tout en continuant à me former constamment. En 2006, j’ai été élu vice-président du Business Club algéro-canadien qui regroupait une cinquantaine d’acteurs économiques des deux pays. C’était donc, tout naturellement, que j’ai eu cette volonté de m’impliquer dans les relations économiques entre le Canada et l’Algérie en arrivant à Montréal en 2011. Le Conseil de développement Canada-Algérie devenait la continuité logique de cette volonté.

Pouvez-vous présenter le CDCA à nos lecteurs ?

Le Conseil de développement Canada-Algérie se veut un espace de promotion des relations bilatérales entre le Canada et l’Algérie. Au-delà des échanges commerciaux que le CDCA souhaite faire rehausser à leur plein potentiel encore non atteint, la véritable richesse réside dans cette diaspora algérienne établie au Canada qui, comme chacun le sait, est un pont naturel entre les deux pays. On s’attelle à mobiliser ces professionnels et chercheurs dans différents domaines, en plus des entrepreneurs et chefs d’entreprises qui n’attendent que le climat des affaires pour leur permettre d’exprimer leur attachement à la mère-patrie en contribuant avec des projets concrets et porteurs. Les Canadiens souhaitant explorer ou renforcer leur positionnement en Algérie et profiter de sa situation géostratégique trouvent au CDCA un guichet unique leur permettant d’apprendre à appréhender ce marché et gagner en efficacité pour une implantation réussie.

Nous demeurons, aussi, cet interlocuteur privilégié des décideurs économiques et institutionnels des deux pays quand il s’agit d’identifier, d’explorer et de mettre en place des projets de coopération.

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés durant votre mandat à la tête du CDCA ?

Trois axes principaux guident notre action future pour accompagner l’Algérie grâce à l’expertise canadienne dans sa :

  1. Transformation et diversification économique ;
  2. Transition et efficacité énergétique ;
  3. Développement d’écosystèmes de PME et de Startup innovantes ;

Il est évident que des enjeux transversaux tels que la bonne gouvernance et le climat des affaires, le numérique et la modernisation de la finance, le développement durable, le rehaussement des compétences et des talents, le rôle de la diaspora, entre autres, sont indispensables à la réussite des axes principaux cités plus haut.

Aussi, je crois qu’il est temps de concrétiser des collaborations avec des partenaires de qualité soit au Canada ou en Algérie pour mener à bien des projets communs et mutualiser les efforts. Le Canada-Arabe Business Council et La Fondation Club Avenir au Canada, ainsi que le Think Tank économique CARE en Algérie sont des exemples de cette approche partenariale que nous souhaitons accélérer.

Enfin, nos membres et contributeurs sont la pierre angulaire de notre action. Je veux rendre hommages à toutes celles et tous ceux qui ont cru en cette organisation dès sa création en 2016 et ont œuvré et continué à le faire, pour démontrer le plein potentiel de cette relation si particulière entre le Canada et l’Algérie. Je suis chanceux d’être entouré de personnes de qualité et je lance un appel aux professionnels, entrepreneurs et chefs d’entreprises des deux rives pour se rapprocher du CDCA en vue de s’impliquer.

Pouvez-vous faire un état des lieux relations économiques algéro- canadiennes ?

En un mot, je dirais que le potentiel est énorme. Nous travaillons à ce que les relations commerciales, évaluées en 2018 à plus de 778,4 millions de dollars,puissent passer au niveau supérieur. L’Algérie était l’un des principaux partenaires commerciaux du Canada sur le continent africain, et les exportations algériennes représentent majoritairement des produits du secteur de l’Energie et des produits alimentaires. Les relations algéro-canadiennes sont excellentes comme l’atteste, entre autres, l’alignement en matière de vision liée aux questions de sécurité.

Quel constat faites-vous des relations économiques entre le Canada et l’Algérie en cette période de pandémie Covid-19 ?

Du fait que des missions commerciales et économiques n’ont pas pu avoir lieu, et que des visites officielles aient été impactées grandement, les relations et certains dossiers ont, certes, connu une lenteur sans que cela soit préjudiciable, vu que c’est à peu près la même situation qui prévaut partout ailleurs. Nous avons confiance dans le fait que le virtuel qui commence à gagner du terrain et la reprise des visites et missions commerciales auront pour effet de rattraper cette situation et redynamiser les relations pour encore de meilleurs horizons

Comptez-vous, une fois que la situation relative à la COVID-19 le permettra, organiser des missions d’affaires dans les deux sens ?

Justement, même en attendant la fin des restrictions de déplacement, nous comptons bientôt mener des actions virtuelles pour répondre aux différentes demandes de nos membres et partenaires dans les deux rives. Cela nous fait réaliser que cet aspect virtuel est d’ailleurs pour perdurer même en post COVID-19, ce qui peut constituer, vu la distance entre les deux pays, un atout pour l’avenir des relations bilatérales.

Combien d’entreprises canadiennes opèrent actuellement en Algérie ? Quelle est la situation actuelle de ces entreprises engagées dans des projets en Algérie ? Y-a-t-il des secteurs qui ont été particulièrement touchés par la crise du COVID-19 ?

Selon nos collègues des services commerciaux de l’ambassade du Canada à Alger, il y a une soixantaine d’entreprises canadiennes qui font des affaires en Algérie, et leurs activités sont essentiellement dans les produits alimentaires de base, la formation, les services d’ingénierie mais aussi les technologies et l’aérospatial ainsi que dans les activités du secteur minier. La crise de la COVID-19 a, certes, généré son lot de défis mais aussi d’opportunité du fait que certains secteurs connaitront sans doute plus d’essor, vu l’adoption du marché algérien de nouveaux modes de travail, de communication et de consommation. Je pense, notamment, à la finance, le commerce en ligne et la formation à distance.

Y-a-t-il des entreprises algériennes qui se sont installées ici au Canada ?

Oui, surtout des entreprises de distribution de produits provenant d’Algérie et quelques entreprises algériennes qui tentent l’aventure au Canada, en collaboration avec des membres de la diaspora pour pouvoir exporter des services ou explorer le marché canadien. C’est bien en deçà du potentiel d’export de produits et services d’Algérie vers la Canada. Je pense, notamment, à l’importation des services à la clientèle, des services de conception assistée par ordinateur et de développement logiciel.

Comment voyez-vous les opportunités d’affaires ici au Canada ?

Autant le climat des affaires est favorable autant la compétition est rude dans pas mal de secteurs. Il reste qu’il est toujours possible de se faire une place en se différenciant et en misant sur les avantages de l’écosystème d’entrepreneuriat et d’innovation. Créer des projets qui ciblent intentionnellement l’export vers le Maghreb en général et l’Algérie en particulier, demeure une piste intéressante à explorer. C’est d’ailleurs le cas typique que nous observons sur le marché.

En Algérie, certains hommes et femmes d’affaires avaient, dans le passé, reproché aux institutions diplomatiques algériennes à l’étranger de ne pas jouer le jeu dans le processus d’exportation et d’investissement à l’international ainsi que dans la vulgarisation des opportunités que représente le marché algérien…. En tant qu’entrepreneur et président du CDCA, quelle évaluation faites-vous de notre représentation diplomatique ?

Sur le terrain, l’enjeu se situe ailleurs et il faut regarder la réalité en face. En Algérie, l’export, le développement des activités à l’international, mais aussi faire valoir l’Algérie comme destination d’affaires et d’investissement a été freiné par divers éléments, comme par exemple, la règlementation, entre autres. Néanmoins, nous commençons à entrevoir un changement de posture qui nous donne l’espoir d’une libération franche et assumée des initiatives. À mon avis, une fois ce pas franchi, les représentations diplomatiques joueront, en continuité avec la stratégie du pays, pleinement leur rôle, et surtout en collaboration avec des organisations, telles que le CDCA qui jouit d’un positionnement particulier qui lui permet une certaine agilité, malgré le peu de ressources dont elle dispose.

Travaillez-vous avec le service commercial de l’ambassade d’Algérie au Canada et celle du Canada en Algérie ?

Absolument et de façon périodique. Les deux ambassadeurs étant membres honoraires de notre organisation, nous avons une étroite collaboration avec les services des délégués commerciaux à Alger et du service économique à Ottawa et consulaire à Montréal. Je tiens à remercier d’ailleurs nos partenaires qui ne ménagent aucun effort pour nous appuyer dans notre mission. Nous sommes amplement satisfaits de la qualité du partenariat qui existe entre nous ce qui nous responsabilise tous d’ailleurs à aller de l’avant pour concrétiser encore plus de projets de coopération.

La communauté algérienne est présente en force au Canada après la France. Cependant, les Algériens d’ici sont-ils enclins pour le milieu entrepreneurial ?

Sur le plan du climat des affaires, il est évident que le potentiel est fort intéressant. À se demander d’ailleurs pourquoi l’entrepreneuriat n’est pas autant développé qu’on l’aurait pensé au sein de la communauté canadienne d’origine algérienne. Quelques recherches ont tenté d’élucider la question et je crois qu’il reste du travail de sensibilisation, à faire, et même d’accompagnement des aspirants-entrepreneurs canadiens d’origine algérienne.

Parmi les mesures phares prises par le nouvel exécutif en Algérie, la suppression de la loi dite des 51/49 sur les secteurs non stratégiques. Quelle lecture en faites-vous et comment cela a été perçu du côté des entreprises canadiennes?

C’est une mesure qui a longtemps été attendu. C’est fait. Maintenant, ce n’était pas la seule entrave à l’investissement au point de s’en réjouir totalement. Je pense qu’il devrait y avoir une libération complète de l’espace et du jeux économique aux acteurs privés au même titre que ceux du public et de façon équitable et transparente, tout en continuant à protéger les ressources précieuses du peuple algérien et se diriger vers une gestion rationnelle et saine deces ressources, en définissant clairement ce que sont les secteurs dits « stratégiques ». Aussi, en clarifiant les règles et incitatifs visant une stabilité du cadre d’investissement aux acteurs nationaux au même titre qu’aux acteurs internationaux, Souvent, c’est en regardant le traitement réservé aux investisseurs et entrepreneurs locaux qu’un pays donne le signal aux investisseurs étrangers.

Source : Eco Times

Partenariat : Les entreprises canadienne intéressées par le secteur minier

Des pourparlers sont en cours entre le centre national des mines du Québec et les instituts miniers algériens pour étudier la possibilité d’une coopération dans le domaine de la formation entre les deux parties.

«Les Canadiens sont très intéressés par le secteur minier et n’ignorent pas les grandes potentialités de l’Algérie dans ce domaine. C’est ce qui a été au centre des discussions entre les entreprises algérienne et canadienne lors d’une récente visite dans notre pays», a indiqué le vice-président du Conseil de développement Canada-Algérie (CDCA), Ghani Kolli.Une dizaine de compagnies canadiennes spécialisées dans l’exploration et l’exploitation minière ainsi que des représentants du gouvernement canadien et québécois ont rencontré leurs homologues algériens pour identifier les besoins dans ce secteur, a précisé le président du CDCA, Mostapha Ouyed. L’intérêt est exprimé également pour le domaine de l’innovation et de l’entreprenariat. A ce propos, le CDCA prépare la venue en Algérie d’une mission d’entreprises canadiennes spécialisées dans ces deux secteurs, prévue au début de l’année prochaine. «La partie canadienne s’est montrée très favorable et est prête à investir dans ces créneaux. La règle 51/49 applicable aux investissements étranger, ne les gêne absolument pas», assure Kolli. Il souligne que les ambitions de notre pays en matière de diversification économique hors hydrocarbures répondent parfaitement aux nouvelles orientations géostratégiques du Canada.

LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ D’AFRIQUE

«Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, le Canada n’exporte plus 80% de ses produits aux USA comme auparavant. Cela l’oblige à se tourner vers d’autres marchés, comme l’Algérie, considéré comme le plus important en Afrique», signale-t-il. Cet intérêt pour le marché algérien, affirme-t-il, va renforcer la présence, encore timide, des entreprises canadiennes dans notre pays. Il prévoit que dans les deux années à venir, le nombre de ces entreprises, ne dépassant pas actuellement les 70, augmenteront considérablement. «La preuve, la participation canadienne à la foire d’Alger 2019 sera très importante. Des partenariats découleront certainement de cet événement. Le Canada vise, en fait, tous les secteurs qualifiés comme prioritaires par l’Algérie. La formation, les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’entreprenariat, le tourisme, l’agroalimentaire, l’environnement», souligne Kolli, qui est également chef d’une entreprise de conseils dans l’entreprenariat au Canada. Cela dit, les représentants du CDCA comptent aussi sur la diaspora algérienne pour booster les partenariats. «La diaspora est prête à faire profiter l’Algérie de son expérience et de son savoir-faire. Surtout qu’il s’agit, pour la plupart, de chefs d’entreprise libres de leurs mouvements. Mais nous comptons aussi sur des représentants de grosses compagnies canadiennes qui peuvent jouer le rôle d’intermédiaires», relève le président du CDCA, qui est aussi gérant de deux entreprises versées dans le consulting et l’environnement. Les dispositifs pris par les pouvoirs publics en faveur de la diaspora sont, selon lui, des éléments très positifs. «Surtout qu’une banque algérienne est en voie de créer une succursale au Canada. Grâce à la contribution de la diaspora, l’Algérie pourrait exporter des produits hors hydrocarbures au Canada», dit-il. Parmi ces produits, du pétrole vert. «L’entreprise dans l’environnement dans laquelle je suis associé détient une technologie, une première dans le monde, qui permet de transformer les résidus des produits agricoles sous serre en pétrole vert. Ce qu’on pourrait parfaite-ment développer en Algérie», conclut-il.

Source : Le quotidien Horizon (version PDF)

Alain Olivier, directeur du Bureau du Québec pour la région du Maghreb, à El Moudjahid : «Bâtir une relation durable»

Alain Olivier, directeur du Bureau du Québec pour la région du Maghreb, à El Moudjahid : «Bâtir une relation durable»

Crédit Photo : El Moudjahid

Un cadre réglementaire et administratif attractif, des offres intéressantes, le secteur minier algérien constitue un domaine prometteur. Mais, il faut le dire, l’investissement dans ce secteur nécessite une expertise, une compétence et un savoir-faire. Les entreprises canadiennes, en particulier québécoises, du secteur minier bénéficient d’une expertise reconnue mondialement, qui peut contribuer à aider, À accompagner et À apporter des solutions concrètes à la partie algérienne dans son programme de développement minier. C’est avec grande courtoisie qu’Alain Olivier a accepté de nous accorder cet entretien autour des relations économiques entre l’Algérie et le Canada.

Quel regard portez-vous sur le marché algérien ?
Je suis vraiment impressionné par la beauté de ce beau pays. L’Algérie a des moyens considérables, des ambitions également dans le secteur des mines qui sont évidentes. La preuve étant, lorsque nous avons visité l’Office national de recherche géologique et minière (ONRGM), on a constaté que le pays est bien doté au plan des équipements. S’agissant de la formation professionnelle ou de la formation universitaire au niveau du développement des programmes, nous sommes prêts à procéder au transfert du savoir-faire. Le Québec dispose d’une expertise réelle en la matière et il existe des universités qui peuvent assurer la formation des Algériens dans le domaine minier. À titre d’exemple l’université du Québec en Abitibi-Témiscamingue est située spécifiquement dans la région minière du Québec. Ses programmes en génie minier en formation pourraient convenir aux besoins de l’industrie ici. Le centre de formation professionnelle de Val-d’Or (Val-d’Or, nom de la principale ville dans la région, productrice d’or au Québec) offre des formations de courte durée appliquées à l’industrie avec des intérêts qui sont complémentaires à ceux de l’ONRGM.

Comment comptez-vous accompagner l’Algérie dans son programme de développement, notamment dans le secteur minier ?
Concernant la coopération dans le secteur minier, je pense que cela doit être se faire à différents paliers. Au niveau proprement économique, notre mission est focalisée sur l’exploration pour mieux connaître le pays et ses potentialités ainsi que ses ressources. Ceci dit, il n’y aura pas d’annonce d’investissement. Il est important de savoir que dans le secteur minier, les investissements ce sont vraiment intensifs en capital et se font sur une longue période. Sur le plan de la formation, et en collaboration avec le ministère de l’Industrie et des Mines on va amener des représentants d’universités et d’organismes de formations en Algérie pour accompagner les entreprises. On va également inviter des délégations d’hommes d’affaires algériens pour prendre part aux foires au Québec.
A titre d’exemple une foire très importante dans les technologies est organisée tous les deux ans au début du printemps à Montréal qui s’appelle «Americana» où l’on souhaiterait avoir la présence d’entreprises algériennes.

Existe-t-il une volonté des entreprises canadiennes d’investir davantage en Algérie ?
Il y a des entreprises québécoises qui font des affaires en Algérie, et leurs activités sont variées, allant des produits alimentaires de base à l’aéronautique, dans le secteur du traitement de l’eau, en passant par les services de formation.
A titre d’exemple, SNC-Lavalin est présente depuis des décennies en Algérie. L’Algérie n’est pas différente d’autres pays, on ne peut pas venir ici une fois et s’imaginer que ça va donner des fruits. Le fait que le système règlementaire est différent du nôtre (Québec), il faut tout d’abord le connaitre. Le contexte de l’investissement fait en sorte que le choix d’un partenaire algérien dans tout investissement est crucial pour que ça se passe bien. La tenue des rencontres (B to B) a constitué certainement une opportunité pour nouer des contacts de partenaires québécois avec des entreprises où il y a une communauté de vue pour le développement que ce soit juste pour le marché algérien ou dans des essais plus larges au niveau régional ou continental en Afrique.

Il s’agit d’un grand potentiel minier qui reste largement sous-exploité. Une opportunité idoine aux entreprises canadiennes ?
C’est tout à fait ma lecture, justement le panel a été très éclairant parce qu’on réalise que l’Algérie veut développer le secteur des Mines mais cela n’a pas été constant dans le temps. Comme elle est riche en hydrocarbures, elle n’a pas développé le secteur minier de manière intense sur une longue période. Contrairement au Québec où cela fait cent ans qu’on développe les ressources et qu’il y a des infrastructures d’entreprises. Vous savez, il y a beaucoup de préjugés à propos du cadre règlementaire juridique. D’ailleurs, l’un des objectifs de la mission était de recueillir la vraie information, de renverser ces préjugés et de montrer que les ressources sont là et qu’il y a encore des efforts à faire au niveau du cadre institutionnel. Les entreprises canadiennes ont exprimé leur souhait à investir en Algérie. Nous avons des liens d’amitié, des liens via la diaspora, nous partageons notamment le français. Et on souhaite que la présence de nos entreprises durant cette mission économique puisse en amener d’autres. Pour mener le bateau à bon port, il est impératif qu’il y ait un évènement ou une rencontre annuelle sur le secteur des mines en plus des missions réciproques.

Avez-vous identifié, en plus des Mines, d’autres secteurs dans lesquels les entreprises canadiennes pourraient investir ?
Dans les technologies de l’information, dans les technologies vertes et par là, je parle plus spécifiquement du traitement de l’eau parce que l’Algérie au vu de sa géographie doit pouvoir travailler avec des ressources limités pour ses besoins. Les entreprises québécoises sont la valeur ajoutée à ce niveau-là, en particulier l’entreprise Acmi- engineering travaille dans le domaine de la qualité de l’eau à des fins industrielles. Outre, ces deux secteurs, le pays mène beaucoup de grands travaux d’infrastructures avec beaucoup de succès. Par contre, il faudrait développer l’aéronautique. Il y a une agence aérospatiale mais au niveau de l’aéronautique civile c’est un secteur qui n’est pas encore développé. Je crois que l’agroalimentaire pourrait également être un excellent secteur, notamment avec Cevital et d’autres groupes qui connaissent bien le Québec. Pour résumer, les mines, le génie-conseil, les technologies de l’information, les technologies vertes sont les secteurs prioritaires.

Le Québec a installé un nouveau bureau de représentation pour l’ensemble des pays du Maghreb. Des objectifs  précis ?
Vous l’avez bien dit, l’objectif du bureau est de couvrir l’ensemble du Maghreb. Le Québec a établi une présence au Maroc et on souhaite vivement avoir une présence éventuelle ici en Algérie. Notre premier objectif à travers ce bureau est de voir comment on peut accompagner davantage les entreprises maghrébines et également de travailler avec les hommes d’affaires particulièrement avec ceux de l’Algérie qui ont des projets au Québec. Par exemple, lorsque le Forum des chefs d’entreprise était venu en 2017 au Canada, nous sommes convenus d’organiser au moins une mission par anen Algérie. J’avais évoqué la voie internationale de l’Algérie qui est à mon avis une excellente vitrine pour les secteurs d’excellence.
L’économie institutionnelle et la relation gouvernementale, les relations universitaires, le recrutement d’étudiants et aussi la collaboration culturelle constituent une partie importante de mon travail. Le Québec a deux ententes avec le gouvernement Algérien. L’une en matière d’éducation supérieure, reconnait fait des exemptions de frais de scolarité additionnels pour les étudiants algériens du bac et de la maitrise au doctorat. Quelque 80 à 90 bourses sont octroyées sur une base régulière et sont renouvelées. Cette entente avec l’Algérie existe depuis plusieurs années. Nous avons également une entente de collaboration en matière de culture et en avril 2019, l’Algérie sera à l’honneur de la foire internationale du livre de Québec. On souhaite donc développer avec l’Algérie une relation de long terme.

Source : Le quotidien El Moudjahid

Industrie minière : Intérêt certain des entreprises canadiennes

Industrie minière : Intérêt certain des entreprises canadiennes

Crédit photo : CDCA

Un nouveau programme dans le secteur minier sera lancé pour la période 2019/2023, avec un taux d’investissement de 10 milliards de dinars.
Une rencontre-débat sur les mines et le développement durable a été organisée, hier, au siège du Groupe IMETAL, à Hydra (Alger), en marge d’une mission économique d’une vingtaine d’entreprises canadiennes. La coopération entre l’Algérie et le Canada a connu une impulsion significative, notamment après la visite d’Etat effectuée en 2000 par le Président de la République au Canada. Les hommes d’affaires et les hauts responsables ont exprimé, à maintes reprises, de renforcer davantage le partenariat avec l’Algérie. Cet intérêt exprimé notamment par les entreprises canadiennes à l’égard de notre marché est un signal fort des opportunités qu’il offre aujourd’hui : un environnement propice pour l’investissement étranger notamment pour la stabilité et
la sécurité.
S’exprimant en marge de cette rencontre, Hanafi Moura, directeur général des mines auprès du ministère de l’Industrie et des Mines a mis en avant les importantes potentialités dont recèle l’Algérie, notamment dans le domaine minier ainsi que les opportunités lui permettant de réaliser le développement dans le domaine économique. Il a invité, à cet effet, les entreprises canadiennes à venir investir davantage en Algérie et de se rapprocher des sociétés algériennes, que ce soit publiques ou privées, rappelant les réformes engagées par le gouvernement pour le développement de ce secteur minier porteur. Il a indiqué que «l’Algérie a justement besoin de l’expertise des pays développés, notamment les entreprises canadiennes leaders dans ce secteur». Il dira dans ce sens : «Notre objectif à travers la tenue de cette rencontre est de voir ensemble quels sont les moyens à mettre en place pour créer des liens de partenariat «gagnant-gagnant» et de faire connaitre les opportunités de notre marché». En réponse à une question sur le lancement d’une banque de données concernant les informations sur la géologie, il a indiqué que «tous les travaux en Algérie en matière d’infrastructures géologiques et de cartes graphiques de géophysique et d’inventaire géochimique doivent être affichées au grand public, aux investisseurs étrangers et autres experts». À ce propos, une entreprise canadienne «NGC aérospatiale» a exprimé son souhait d’accompagner l’Algérie dans la réalisation de cette base des données. Mettant à profit cette occasion, M. Moura a fait savoir qu’un nouveau programme dans le secteur minier va être lancé pour la période 2019/2023, avec une enveloppe d’investissement de l’ordre de 10 milliards de DA.
Encourager les entreprises privées à investir davantage

Il dira dans ce sens que «le secteur des mines qui a été exploitée seulement par les entreprises publiques est désormais ouvert aux entreprises privées». De son côté, le président du Conseil de développement Canada-Algérie (CDC), Mustapha Ouyed, a exprimé sa pleine satisfaction quant à la tenue de cette rencontre qui constitue selon lui, un signal fort de la volonté des deux pays pour renforcer la coopération surtout dans le domaine des mines.
«La présence, aujourd’hui d’un nombre important des entreprises canadiennes confirme l’intérêt qu’elles accordent au marché algérien», a-t-il indiqué. Il a estimé que «le fait que l’Algérie est en train de mettre en place des mécanismes nécessaires pour encourager l’investissement prouve qu’elle est sur la bonne voie pour le développement de son économie ». Il a rassuré à cet effet, la disponibilité des entreprises canadiennes pour le transfert du savoir faire et l’accompagnement de l’Algérie dans la réalisation de son programme d’investissement, en particulier dans le domaine des mines qui est selon lui «un domaine très compétitif ».
Pour sa part, Alain Olivier a indiqué qu’il est très heureux d’accompagner les hommes d’affaires québécois pour cette importante mission économique organisée par le gouvernement du Québec, en collaboration avec l’ambassade du Canada en Algérie, et le Conseil de développement Canada-Algérie.
«Nous espérons que ce soit un premier jalon vers un partenariat efficient entre l’Algérie et le Québec dans le secteur des mines. Ce qui a le plus frappé dans nos échanges avec les responsables algériens, c’est que l’Algérie a clairement les moyens pour réaliser ses projets». Il a précisé que «notre mission en Algérie permettra, sans nul doute, aux entreprises canadiennes entre autres, de mieux connaitre le cadre réglementaire».
Il y a lieu de rappeler que le volume des échanges commerciaux en 2017 est évalué à plus de 1,5 milliard de dollars. L’Algérie est le premier partenaire commercial bilatéral du Canada en Afrique, et est le 42e partenaire commercial bilatéral du Canada en 2017. Il y a plus d’une soixantaine d’entreprises canadiennes qui font des affaires en Algérie, et leurs activités sont variées, allant des produits alimentaires de base à l’aéronautique, en passant par les services de formation.

Source : Le quotidien algérien El Moudjahid