Des pourparlers sont en cours entre le centre national des mines du Québec et les instituts miniers algériens pour étudier la possibilité d’une coopération dans le domaine de la formation entre les deux parties.
«Les Canadiens sont très intéressés par le secteur minier et n’ignorent pas les grandes potentialités de l’Algérie dans ce domaine. C’est ce qui a été au centre des discussions entre les entreprises algérienne et canadienne lors d’une récente visite dans notre pays», a indiqué le vice-président du Conseil de développement Canada-Algérie (CDCA), Ghani Kolli.Une dizaine de compagnies canadiennes spécialisées dans l’exploration et l’exploitation minière ainsi que des représentants du gouvernement canadien et québécois ont rencontré leurs homologues algériens pour identifier les besoins dans ce secteur, a précisé le président du CDCA, Mostapha Ouyed. L’intérêt est exprimé également pour le domaine de l’innovation et de l’entreprenariat. A ce propos, le CDCA prépare la venue en Algérie d’une mission d’entreprises canadiennes spécialisées dans ces deux secteurs, prévue au début de l’année prochaine. «La partie canadienne s’est montrée très favorable et est prête à investir dans ces créneaux. La règle 51/49 applicable aux investissements étranger, ne les gêne absolument pas», assure Kolli. Il souligne que les ambitions de notre pays en matière de diversification économique hors hydrocarbures répondent parfaitement aux nouvelles orientations géostratégiques du Canada.
LE PLUS IMPORTANT MARCHÉ D’AFRIQUE
«Avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, le Canada n’exporte plus 80% de ses produits aux USA comme auparavant. Cela l’oblige à se tourner vers d’autres marchés, comme l’Algérie, considéré comme le plus important en Afrique», signale-t-il. Cet intérêt pour le marché algérien, affirme-t-il, va renforcer la présence, encore timide, des entreprises canadiennes dans notre pays. Il prévoit que dans les deux années à venir, le nombre de ces entreprises, ne dépassant pas actuellement les 70, augmenteront considérablement. «La preuve, la participation canadienne à la foire d’Alger 2019 sera très importante. Des partenariats découleront certainement de cet événement. Le Canada vise, en fait, tous les secteurs qualifiés comme prioritaires par l’Algérie. La formation, les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’entreprenariat, le tourisme, l’agroalimentaire, l’environnement», souligne Kolli, qui est également chef d’une entreprise de conseils dans l’entreprenariat au Canada. Cela dit, les représentants du CDCA comptent aussi sur la diaspora algérienne pour booster les partenariats. «La diaspora est prête à faire profiter l’Algérie de son expérience et de son savoir-faire. Surtout qu’il s’agit, pour la plupart, de chefs d’entreprise libres de leurs mouvements. Mais nous comptons aussi sur des représentants de grosses compagnies canadiennes qui peuvent jouer le rôle d’intermédiaires», relève le président du CDCA, qui est aussi gérant de deux entreprises versées dans le consulting et l’environnement. Les dispositifs pris par les pouvoirs publics en faveur de la diaspora sont, selon lui, des éléments très positifs. «Surtout qu’une banque algérienne est en voie de créer une succursale au Canada. Grâce à la contribution de la diaspora, l’Algérie pourrait exporter des produits hors hydrocarbures au Canada», dit-il. Parmi ces produits, du pétrole vert. «L’entreprise dans l’environnement dans laquelle je suis associé détient une technologie, une première dans le monde, qui permet de transformer les résidus des produits agricoles sous serre en pétrole vert. Ce qu’on pourrait parfaite-ment développer en Algérie», conclut-il.
Source : Le quotidien Horizon (version PDF)