Le renouveau économique de l’Algérie et le rôle de sa diaspora au Canada

Le renouveau économique de l’Algérie et le rôle de sa diaspora au Canada

Le 4 décembre dernier a eu lieu le panel du Conseil de développement Canada Algérie (CDCA) sous le thème du “Renouveau économique de l’Algérie et du rôle de sa diaspora au Canada”. La soirée s’est déroulée à la Tour Deloitte, à Montréal où les participants ont assisté à un partage d’idées rafraîchissant entre quatre panélistes algériens d’origine ou de cœur aux parcours remarquables :

  • Sofiane Benyouci, Directeur de l’Innovation de la firme-conseil Innovitech
  • Sara Nacer, Réalisatrice, productrice artistique et cinématographique
  • Robert W. Peck, ancien ambassadeur du Canada en Algérie
  • Karim Zaghib, directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec

Ghani Kolli, Vice-président du CDCA, a ouvert le bal en s’adressant brièvement à l’auditoire afin de rappeler la mission de l’organisme ainsi que ses réalisations. Inauguré en 2016, le CDCA vise la mobilisation des entreprises, des gouvernements et des organisations autour de la consolidation des relations commerciales entre le Canada et l’Algérie. À cet effet, le CDCA a contribué à la Mission Mines et Développement durable en 2018 et soutenu la délégation algérienne lors du Global Petroleum Show à Calgary en 2019.

Ce panel se voulait la contribution du CDCA au renouveau de l’Algérie, qui vit un moment historique, entre souvenirs et devenir. M. Kolli a alors introduit Mme Danièle Henkel, Présidente et DG de Daniele Henkel Inc. et Présidente d’honneur du CDCA, comme modératrice du panel. Cette dernière a dernièrement lancé un nouveau livre : « Nos différences qui nous rassemblent », où elle propose des réflexions sur l’immigration, la radicalisation, la jeunesse, la famille, la place des femmes, l’éducation et l’enseignement. Pour Mme Henkel, c’est dans le rassemblement que nous pouvons, non seulement nous retrouver en tant que société, mais également donner la chance aux autres de nous découvrir, car il est grand temps que la parole sorte et qu’elle sorte avec fierté.

C’est suite à ces quelques paroles de sagesse qu’ont débutées les discussions du panel sur les thèmes de l’Algérie de demain, de la culture, des alternatives au pétrole comme source d’énergie, de la place des jeunes entrepreneurs puis du rôle de la diaspora algérienne dans ce renouveau.

renouveau économique de l’Algérie panelistes
De gauche à droite : Sara Nacer, Rabert W. Peck, Soufiane Benyouci, Karik Zaghib et Danièle Henkel

Regard sur l’Algérie de demain et du rôle du Canada dans cet avenir

C’est d’abord M. Peck, l’ambassadeur du Canada en Algérie de 2004 à 2007, qui a partagé ses perspectives d’avenir sur l’Algérie. L’ancien ambassadeur s’est montré optimiste pour l’avenir en raison des nombreux atouts du pays, tels que le capital humain, l’immense potentiel peu exploité des secteurs minier, pétrolier et touristique ainsi que de la diaspora qui assume de plus en plus sa place au Québec et au Canada. Il a également soulevé que la réalité de l’Algérie est trop souvent méconnue, car le pays souffre d’une perception qui dure depuis longtemps. Toutefois, il est persuadé que les Algériens et amis de l’Algérie peuvent rehausser l’image de ce pays avec un potentiel immense.

Étant le premier partenaire économique commercial en Afrique et au Moyen-Orient, le Canada peut jouer le rôle de sensibiliser et rallier les paliers de son gouvernement à s’engager davantage en Algérie. Les gouvernements algériens et canadiens devraient ainsi identifier des partenariats gagnant-gagnant. Par exemple, le Canada est bien placé en Algérie pour développer le domaine de l’éducation, renforcer les institutions algériennes ou les capacités de la société civile.

La culture, moteur du renouveau

Pour Sara Nacer, réalisatrice, productrice artistique et cinématographique, la culture est l’ambassadeur de tous les pays. Depuis son arrivée au Canada, elle a été mue par l’envie de faire rayonner la riche culture algérienne. À l’occasion des événements qu’elle a produits pour célébrer la culture algérienne, elle a pu voir la fierté dans les yeux des participants qui reconnectaient avec leur pays d’origine. Une fierté qui permet à ces Néo-Canadiens de regagner en dignité dans leur société d’accueil. En plus de ceux qui renouent avec la terre d’origine, elle a également perçu l’admiration de la part de ceux qui découvraient l’Algérie pour la première fois.

Mme Nacer nous offre une toute nouvelle opportunité de découvrir ou redécouvrir l’Algérie avec son dernier documentaire « Qu’ils partent tous » sur la révolution du sourire. Lors du tournage, elle a été témoin d’histoires de solidarité, de générosité et d’espoir retrouvé. Le hirak se voit crédibilisé selon elle, parce que les femmes sont au cœur du mouvement. Elle a également tenu à souligner le rôle prépondérant des jeunes des quartiers populaires. La révolution est née dans les stades : ce sont ces jeunes qui ont libéré les rues algériennes et c’est encore aujourd’hui eux qui sécurisent les rues.

En bref, selon Sara, la culture est le moteur du renouveau algérien. À ce sujet, on peut s’inspirer de notre société d’accueil où les citoyens expriment leur voix, créent la culture et comptent sur les institutions gouvernementales pour propulser leurs initiatives. Ce à quoi Danièle Henkel a acquiescé avant d’ajouter que la diversité offre déjà tellement dans la société et qu’il est temps de le dire haut et fort.

Le renouveau économique de l’Algérie : L’après-pétrole

Mme Henkel s’est ensuite tournée vers Karim Zaghib, directeur général du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec, afin de lui demander comment l’Algérie peut envisager une production énergétique plus verte.

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Zaghib a invité les participants à imaginer un carré dont les quatre côtés sont l’énergie, la sécurité alimentaire, l’éducation et la santé. Et au centre, on y retrouve le capital humain. Ce capital humain est la véritable richesse, car c’est lui qui peut rallier les côtés de notre carré, soit les forces du pays.

Quand on sait que la recharge de pétrole prend entre 300 et 1000 ans, on devrait être les élèves de la vie et envisager de nouvelles façons de produire de l’énergie. La Norvège par exemple est un grand producteur de pétrole, mais a également développé des capacités hydroélectriques et éoliennes. Il y a aussi des exemples dans les pays limitrophes de l’Algérie. À Ouarzazate, au Maroc, il y a un parc solaire de 30 000 hectares.

En songeant à cela, M. Zaghib ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec l’Algérie qui a une superficie de plus de 2 millions de kilomètres.

Selon lui, l’Algérie devrait mettre en place une économie parallèle avec une économie circulaire verte pour ne plus dépendre du pétrole après 2030. Autrement dit, le temps presse, mais il ne s’agit pas d’une ambition démesurée. L’Algérie compte sur des millions d’hectares pouvant accueillir des parcs solaires et des montagnes à perte de vue en Kabylie pour installer des parcs éoliens. Alors qu’il y a une maturité au niveau technologie et que l’implantation est relativement facile, l’Algérie devrait réunir ses économistes, ses académiques, ses visionnaires et autres contributeurs pour établir un plan stratégique pour mettre fin à la dépendance au pétrole. Il suffit donc de passer à l’action, car on peut rapidement produire de l’énergie via le solaire, l’éolien ou la géothermie en Algérie.

renouveau économique de l’Algérie participants

Et quelle place pour les jeunes, la technologie et l’entrepreneuriat?

Parlant d’innovation technologique, Mme Henkel a ensuite questionné Sofiane Benyouci, Directeur de l’Innovation de la firme-conseil Innovitech, sur la place de la technologie et de l’entrepreneuriat dans ce pays avec une population très jeune. Selon lui, il est aujourd’hui admis que les PME sont la principale création de richesse économique et sociale. On reconnait que le phénomène entrepreneurial participe activement au développement d’innovations et à la création d’emploi.

Une entreprise ne gravite pourtant pas dans un environnement fermé et l’État algérien l’a bien compris. Sur le volet de l’innovation, les principales mesures visant l’encadrement des activités d’innovation en Algérie ont été le parc technologique de Sidi Abdallah, offrant des programmes d’appui et de soutien à l’innovation dans les PME, et l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et de développement technologique responsable de la stratégie nationale du développement technologique. L’objectif a donc été de créer des écosystèmes dynamiques d’innovation combinant l’univers de la recherche, de la production industrielle et de l’entrepreneuriat.

Sofiane souhaite ainsi appuyer ces réseaux de jeunes entrepreneurs technologiques à percer dans le marché international, puisque c’est en croyant en notre pays, que l’on contribue à le construire. Pour soutenir ces entrepreneurs algériens, il faut envisager des réseaux virtuels avec des liens vers les milieux académiques à l’international. Ce à quoi Danièle Henkel a ajouté qu’il y a donc là une opportunité pour l’Algérie de puiser dans les savoirs qu’a acquis sa diaspora à l’étranger.

Bien de l’espoir pour l’avenir

Et c’est le cœur rempli de joie et d’espoir que Mme Henkel a conclu le panel sur ces paroles :

En 2016, M. Peck et moi avons dit oui à la CDCA, un organisme dont les porteurs partagent la volonté de faire bouger les choses. Nous avons dit oui pour montrer que lorsque des gens nobles veulent apporter des changements, c’est possible.

La présidente honorifique du CDCA voit d’un œil optimiste l’avenir de l’Algérie et lance un appel à s’impliquer et rallier leur force aux Algériens et des amis de l’Algérie, car c’est grâce à la persévérance et à la cohérence que ces changements s’opéreront.

Article rédigé par notre bénévole Selma Idjeraoui

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Rencontre d’information et d’échanges avec l’ambassadeur du Canada en Algérie

Rencontre d’information et d’échanges avec l’ambassadeur du Canada en Algérie

Messieurs Mustpaha Ouyed et Ghani Kolli, respectivement Président et Vice-président du CDCA ont été reçus aujourd’hui à Alger par son excellence M. Christopher Wilkie, Ambassadeur du Canada en Algérie, pour une rencontre d’information et d’échanges, à laquelle a également pris part Mme Catherine Lemieux, déléguée commerciale principale.
Il était question, entre autres, d’informer Monsieur l’ambassadeur des différentes activités passées et avenir du CDCA.
 
M. Christopher Wilkie et Mme Catherine Lemieux ont été réceptifs aux différents points qu’on soulevé M. Ouyed et M. Kolli en vue de renforcer davantage le lien privilégié entre le Canada ?? et l’Algérie ?? particulièrement, la diaspora Algérienne établit au Canada et qui peut jouer un rôle déterminent dans le renouveau économique de l’Algérie.
Rencontre d’information et de courtoisie avec S.E. Christopher Wilkie

Rencontre d’information et de courtoisie avec S.E. Christopher Wilkie

Mustapha Ouyed, President du CDCA a exprimé ses félicitations et ses voeux de succès à son excellence M. Christopher Wilkie, ambassadeur désigné du Canada en Algérie. La rencontre de courtoisie et d’information, tenue aujourd’hui à Ottawa, a été l’occasion d’informer son excellence de la mission et des activités du CDCA et à réitérer la disponibilité de l’organisation et de l’ensemble de ses membres au Canada et en Algérie, à offrir leur soutien et leur collaboration pour la consolidation des relations économiques, mutuellement bénéfiques, entre les deux pays.

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Christopher Wilkie nommé ambassadeur du Canada en Algérie

Christopher Wilkie nommé ambassadeur du Canada en Algérie

Le ministère canadien des Affaires étrangères a nommé aujourd’hui le nouvel ambassadeur du Canada en Algérie M. Christopher Wilkie en remplacement de Mme Patricia McCullagh.

À cette occasion, au nom de ses membres et de ses administrateurs, le CDCA félicite son Excellence M. Christopher Wilkie pour sa nomination et lui souhaite tout le succès dans ses nouvelles fonctions.

Le nouvel ambassadeur connaît la région du Maghreb et maitrise ses enjeux puisqu’il a occupé auparavant le poste d’ambassadeur du Canada au Maroc avec « accréditation simultanée en Mauritanie » entre 2009 et 2012. Auparavant, il était négociateur principal des accords sur la protection des investissements étrangers (APIE) conclus par le Canada, la Chine, les États membres de l’UE et d’autres pays. En 2007, il dirigeait l’équipe chargée d’élaborer la stratégie commerciale mondiale du Canada. Plus récemment, il occupait le poste de directeur exécutif pour les affaires transfrontalières aux États-Unis, où il était entre autres responsable de la représentation du gouvernement du Canada auprès de la Commission mixte internationale (CMI).

Le volume des échanges bilatéraux entre le Canada et l’Algérie était de 1,5 milliard de dollars en 2017. L’Algérie était le premier partenaire commercial bilatéral du Canada en Afrique, le 42e partenaire commercial bilatéral du Canada en 2017. Nous espérons, à travers des partenariats économiques, technologiques et sociaux, donner un élan grandissant aux développements des relations entre l’Algérie et le Canada.

Considérant le rôle de l’ambassade du Canada en Algérie comme une plaque tournante pour assurer des relations diplomatiques et économiques fructueuses pour les deux pays, nous mettrons tout en œuvre au niveau du CDCA pour promouvoir notre collaboration et promouvoir la création d’occasions d’affaires.

En renouvelant nos sincères félicitations à son Excellence l’ambassadeur, nous souhaitons paix et prospérité aux deux pays.

Source : https://www.canada.ca/fr/affaires-mondiales/nouvelles/2019/10/notices-biographiques.html

Contribution à la sécurité alimentaire par le développement d’agents mycorhiziens endémiques en Algérie

Contribution à la sécurité alimentaire par le développement d’agents mycorhiziens endémiques en Algérie

Communiqué officiel

Le 8 septembre 2019 au rectorat de l’université de Blida 1, il a été procédé au lancement officiel d’un projet de recherche et développement Algéro-Canadien. Fruit d’un partenariat entre le Centre d’Études des Procédés Chimiques du Québec (CÉPROCQ) du Collège de Maisonneuve, l’université de Blida 1 et l’entreprise privée algérienne dans le domaine agro-alimentaire (BFK FOOD), ce projet est financé par le Centre de Recherche en Développement International (CRDI/IRDC) du Canada.
Le projet a pour objectif principal d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la productivité et d’augmenter les revenus des petits agriculteurs algériens à travers la conceptualisation de la bio-fertilisation, de réaliser le pilotage et la dissémination d’un modèle d’affaire permettant à une bioinnovation (la mycorhization) d’être produite et adoptée à grande échelle en Algérie.
Les objectifs spécifiques consistent à :
1. Développer des mycorhizes endémiques adaptées aux sols agricoles algériens;
2. Conceptualiser la bio-fertilisation avec les différentes parties prenantes et piloter un modèle d’affaire viable techniquement et économiquement pour la production et l’usage des mycorhizes endémiques;
3. Développer et exécuter une stratégie promouvant la dissémination du modèle d’affaire à grande échelle.

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